L’affaire du prieur de Marcilly.
En 1752 une dépendance de l’abbaye fit beaucoup parler d’elle : le prieuré de Marcilly.
Le 8 février, vers 9 h du matin, on vint prévenir le monastère que leur prieur, René Huet, de l’autre côté de la rivière avait été retrouvé assassiné.
Après une longue enquête, les soupçons se portèrent sur plusieurs personnes, mais on ne put rien prouver contre eux.
Le crime serait resté sans doute impuni si 20 ans plus tard, un certain Charles Bureau, condamné à Tours à être pendu pour crime, ne déclara au pied du gibet que c’était lui l’assassin du prieur Huet.
Né à Ports et baptisé à Noyers en 1716, c’était un ancien garde chasse et sergent de la baronnie de Nouâtre, résidant à Marcilly.
Homme de mauvaise réputation, fréquentant les cabarets, il s’était pris de querelle avec un certain Laurent Anclin et l’avait tué. Arrêté par la maréchaussée de Sainte-Maure, il était condamné à mort le 22 mars 1771.
C’est le lendemain, au moment de rendre son âme, qu’il fit sa funeste déclaration.
On pourra prendre connaissance de tout le détail de cette affaire, soit dans mon livre sur Noyers chapitre 31, soit dans le tome VI n°7 de 1963 des bulletins des Amis du vieux Chinon, maintenant Société d’histoire de Chinon, Loire et Vienne.« lien »
La reconstruction des bâtiments conventuels et de la maison abbatiale.
L’année 1760 est une date importante pour Noyers. C’est l’année généralement admise pour la reconstruction de tous les bâtiments conventuels, dont trois demeurent encore aujourd’hui.
Pourtant, l’année n’est pas certaine et aucun document ne vient dater cet important chantier. Mais c’est l’année retenue par les monuments historiques.
On sait que les anciens bâtiments étaient en mauvais état, ravagés par le poids des ans et les crues qui venaient régulièrement saper les fondations des bâtiments.
Les Mauristes reconstruirent tous les bâtiments conventuels sur les fondations des anciens, les nouveaux étant très exactement à la même place.
De même la maison abbatiale fut rebâtie, mais en modifiant son emplacement. Le logement qu’on connait aujourd’hui est à la place d’une des deux granges. L’autre grange, construite vers 1550, ne fut pas démolie et les armoiries de la famille de Mauny attestent encore aujourd’hui de son ancienneté. (voir 16e siècle).
On ne toucha pas à l’abbatiale, qui pourtant avait aussi beaucoup souffert, ce qui est bien dommage. En effet 10 ans plus tard, le 23 avril 1770, une partie des voûtes s’effondrèrent entre l’entrée et le chœur. On ne reconstruisit pas la partie effondrée, se contentant d’élever un mur au niveau du pilier de la porte du chœur. On estimait la taille de l’église suffisante eu égard à la petite quantité des habitants de Noyers qui n’excédait pas 60 feux, d’autant qu’il y avait aussi l’église paroissiale.
Fait divers de 1779.
Le 1er décembre 1779, François Gabillé, voiturier par eau, conduisait avec quelques compagnons sa sapine. Il l’avait chargée à Châtellerault d’eau-de-vie, de coton, de papier et de quelques autres marchandises. Il devait les décharger à l’Île-Bouchard, à Chinon et à Saumur.
Arrivé au niveau de Ports, s’éleva brusquement un gros temps avec un vrai vent de haute mer qui prit la Vienne de travers.
Malgré les efforts de l’équipage, la sapine fut jetée avec une force incroyable contre un rocher au niveau de Noyers.
Le bateau se disloqua, une voie d’eau s’ouvrit et noya la cargaison.
Gabillé, voulant prouver que le naufrage n’était pas dû à une mauvaise manœuvre, fit faire un constat par le notaire de Nouâtre, Maitre Forest, que signa entre autre Jacques Chantelou, lieutenant de gabelle de Noyers. Voir bulletin 1963 des AVC par ce lien.