Le chevêtre de l’église de Marcilly conserve les souvenirs de l’ancienne marine de Vienne ainsi que de nombreuses marques des crues.

Ces témoignages sont considérés par les historiens comme une source particulièrement riche de l’histoire locale et de la vallée de la Vienne.

Voilà les marques par date d’ancienneté.

1530, crue du 18 décembre.
Hauteur NGF [1] 43.06 m 
Dans l’histoire de l’abbaye Notre-Dame-de-Noyers, juste en face de Marcilly, un moine a écrit : cette année-là, les rivières de Creuse et de Vienne débordèrent si fort que la plupart des maisons du bourg tombèrent par terre.

L (« ) AN MIL (LE) 5CXXX LA RIVIERE FVT ICY

[1]https://www.reperesdecrues.developpement-durable.gouv.fr
Le Nivellement Général de la France (NGF) constitue un réseau de repères altimétriques disséminés sur le territoire français. Les repères altimétriques permettent de déterminer l’altitude en chaque point du territoire. En NGF, l’altitude zéro (NGF 0) de référence est déterminée par le marégraphe de Marseille.

1626 (crue en avril?)
Hauteur NGF 43.04
Cette crue n’est marquée qu’à Marcilly. R. Mauny et D.Kleinmann, qui ont recensé
toutes les marques de crues de la basse Vienne, ne l’ont trouvée nulle part
ailleurs. (
Bulletin des amis du Vieux Chinon Tome IX, n° 1 — 1988. Page 189 et suivi)

 
LAN 1626 (peut-être AVRIL ?)

1638, crue du 4 février.
Hauteur NGF 42.67 m
Le moine précité dit que la plupart des vieux bâtiments de l’abbaye tombèrent par terre et qu’il en coûta plus de 3000 livres pour les réparations.
Cette crue emporta le pont de l’Ile-Bouchard.

L (« ) AN 1638 LE 4IEME FÉVRIER LA RIVIE(RE) FUT ICY (ici)

1661, crue du 11 janvier.
Hauteur NGF 42.84 m
La description de cette crue nous est donnée par les archives de la France monastique  qui décrit ainsi la crue à l’abbaye de Noyers : les 10 et 11 janvier 1661, la rivière de Vienne déborda et il y eut 10 pieds d’eau dans tout le monastère. La maison de la chambrerie, qui servait aux religieux réformés de dortoir, de réfectoire, de boulangerie et de cuisine fut en très grand danger d’être renversée et de les ensevelir sous les ruines. Se voyant entourés d’eau, qui avait déjà gagné la sixième marche, les religieux s’exposèrent, au péril de leur vie, pour gagner le logis abbatial où ils ne purent rentrer que par les fenêtres. Ils virent de leurs yeux les murailles du jardin et un autre logis au bout du réfectoire renversés par les flots. La plupart des habitants du bourg, qui était tout inondé, se retirèrent sur les voûtes de l’église où l’eau était au-dessus du grand autel[1].

Cette crue serait aussi marquée sur les murs de l’abbaye de Noyers, mais nous n’en avons pas trouvé la trace.

[1] MARTENE (dom). Archives de la France monastique. Histoire de la congrégation de Saint-Maur. Volume XXXIV, Tome IV. Poitiers. Imp. Moderne.1930, page 143.

1661 LE II IAR

1740, Crue du 6 décembre.
Hauteur NGF 42.74 m

 

LE 6 XBRE1740

1792, Crue du 13 juillet.
Hauteur NGF 43.39 m

C’est la plus haute crue jamais enregistrée, conjuguant crue de la Creuse et de la Vienne.. À Chinon elle détruisit plus de 40 maisons et emporta la digue près de Saint-Lazare.

Le 13 juillet 179 (2) LA RIVIÈR(E) EST VENU(E) A CET (endroit).

Autres marques citées par Mauny/Kleimann dans le bulletin des amis du Vieux Chinon précité :

1689 – date ? – hauteur NGF 42.05m.
1698 – 1février – hauteur NGF  42,13m.
1747 – date ? – hauteur NGF 42,03m.
1896 – 30 octobre – hauteur NGF 41.51m.
1913 – 1 mars – hauteur NGF 41,45m – marqué à la base du mur.
1982- 8 janvier – hauteur NGF 40,89 m -marqué plus bas que la 1re assise du mur.

Pour situer les hauteurs d’eau, le tablier du pont de Nouâtre est à 42,68 m NGF.

Le site officiel « repère de crues » du ministère de la Transition écologique indique toutes ces marques. On peut y accéder ICI.

(interprétation des graffitis : Jean-Mary Couderc).